Rapport qualité/prix du vin

Quand nous avons créé ce blog, nous y avons défini la manière de critiquer et noter les vins. Pour juger de leur qualité, on s’accorde sur une échelle de valeur. En l’occurrence, il faudrait plutôt parler d’échelle de valeurS. Dans les faits, les consommateurs de BIB semblent être motivés essentiellement par le prix (au moins dans un premier temps). C’est en faisant le pari que la qualité du vin pourrait être un argument plus fort que le seul prix, que nous avons commencé les dégustations et mis en ligne les commentaires. Mais comment justifier la note donnée ?

Imaginons que le rapport qualité/prix soit le plus logique. Que représente la note finale qui n’indique pas le rapport en question? Qui du prix ou de la qualité doit être le plus déterminant?

Petite exercice pratique avec le rosé:
Un IGP Haute vallée de l’Orb avec son Carroux à 3€/L, un vin fondant bon à toutes les températures
Un IGP Pays d’Oc propose la Garrigote à 4,40€/L, un vin sur le fruit et les épices à boire frais
Un AOC Costières-de-Nîmes dans la Trilogie à 4,60 €/L, un vin tendre et bio
Un AOC Côtes de Provence pour la Cuvée des Dames à 6€/L, un vin jeune et acidulé

Les prix vont du simple au double !!!! J’ai choisi ces 4 vins qui sont  tous aussi bons mais avec des caractères différents. Si on devait les noter dans l’absolu sur leur qualité, on s’appuierait sur les descripteurs des grands concours comme:

L’apparence :rosé2
La couleur avec 0 pour un rosé brun et 10 pour une couleur pâle et un reflet bleu à argent.
La transparence avec 0 pour un trouble et 10 pour la limpidité et la brillance cristalline.

Le nez :   figue
La netteté ou absence de défaut avec 0 pour une mauvaise odeur et 10 pour la pureté, la précision.
L’intensité positive avec 0 pour l’absence d’arôme et 10 pour une forte puissance

La bouche :   rosé
La franchise, comme pour le nez avec 0 pour une mauvaise odeur et 10 pour la pureté, la précision.
L’intensité aromatique positive, comme pour le nez, avec 0 pour l’absence et 10 pour une forte puissance.
L’harmonie, une note qui comprend l’équilibre entre acidité, moelleux, (et tanins pour le rouge) et la texture ou matière du vin de 0 pour une sensation creuse ou aqueuse et 10 pour l’opulence.

Une fois toutes ces notes réunies, on les rapproche du prix, et là !!! Comment juger de la qualité d’un prix ? Est-ce que le « pas cher » du Languedoc est au même tarif que celui de Provence, la référence du rosé ?

Forcément c’est agaçant, les vins du Languedoc sont généralement moins chers et souvent cantonnés au rôle du « petit vin ». Cette réputation n’est contredite que par quelques producteurs talentueux dont certains vendent leur bouteille à des prix vertigineux ou bien par la grâce  d’un marketing ingénieux que développent les négoces courageux. Mais dans le monde du BIB ou du vin de « cubi » il n’y a pas d’argument pour justifier d’un prix plus élevé que sa renommée. Faut-il pour autant fixer la qualité du prix en fonction de l’appellation du vin ?

pubrosé

Si je reviens à mes rosés cités en exemple, je ne peux pas dire qu’il y a le double de qualité dans le Côtes-de-Provence par rapport à la Haute Vallée de l’Orb (Haut Languedoc). L’un est léger avec un habillage chic, l’autre est plein et frais avec un habillage modeste. L’objet Côtes-de-Provence est plus élégant que celui du Carroux. Encore un élément supplémentaire à noter qui entre dans le choix d’un vin.

bib carouxerez_2

Oui mais, comment noter l’habillage du Bag-in-Box® ? J’avoue manquer de références sérieuses. L’habillage du vin en bouteille est observé, analysé et commenté mais sans être jugé en terme de qualité. Alors le BIB, cousin pauvre de la bouteille est encore ignoré des chercheurs en marketing… Je me contente et je m’en excuse d’avance, de mon impression générale avec ma modeste culture artistique associée à celle du Vin.

Alors que mon expérience d’œnologue et de dégustatrice me propose une échelle de valeur pour noter la qualité organoleptique d’un vin, je n’ai pas les moyens d’en juger le prix. Donc je ne donnerai plus de note sur le rapport qualité/prix mais je le commenterai. J’insiste aussi sur LA FORME, commentée dans ce blog et qui participe à l’impression d’ensemble du vin. Enfin, je le rappelle, il y a une grande diversité de qualité dans les vins conditionnés en BIB, faites votre choix, cherchez vos préférences, développez votre goût « à petit prix » et surtout, soyez curieux ça rend heureux.

Les photos de verres sont du comité interprofessionnel des vins de Provence

 

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3 réponses à Rapport qualité/prix du vin

  1. Meilleur vin dit :

    Très intéressant. Je m’intéresse de plus en plus à l’achat de vin en bib.
    Je me demandais s’il dans ce contenant il n’y avait vraiment plus aucun contact avec l’air.
    Comment est le vin apres 2 ou 3 ans ? A-t-il tourné ou toujours buvable ?

    • Nadine dit :

      Bonne question!
      On ne peut pas dire qu’il n’y a absolument plus d’air mais il est très rare et très pauvre. La façon dont le BIB a été conditionné peut apporter des différences. Mais on peut dire que le concept du BIB est de permettre de verser le liquide sans que l’air n’entre dedans.
      Pour ce qui est de la durée de conservation, ce n’est pas le BIB qui détermine cette durée mais la qualité du vin. En grande majorité, les vins mis en BIB sont prêts à boire. Dans les six à douze mois. Rien ne sert d’attendre pour le consommer. Si un BIB a été oublié pendant 2 ou 3 ans, ce sera la surprise s’il est encore bon. Sachez que ce sera grâce à la qualité du vin pas celle du contenant.

  2. AliciaR dit :

    Bonjour,
    Discuter du prix des vins est un temps dépensé pour rien parce que la qualité de ce breuvage ne peut pas être déterminée en fonction du prix. On trouve pas mal de grands crus de 10 euros ou de 15 euros… On ne s’étonne pas d’assister à une soirée mondaine où l’on vous sert du vin acheté à bas coût chez Daniel-vins. Il ne faut pas avoir honte de préférer les vins qui ne vous coutent pas la moitié de votre salaire, parce que c’est un fait ! Même notre ancien président a servi à ses convives des produits agricoles mis sur le marché par des marques peu connues.

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